MOVIES (CANADA) // "l'amore au trousseau" / guy maddin's keyhole



keyhole

Au-delà des U-lisses et des télémacrophages, Guy Maddin, esthète de génie, cultive la résolution psychiatrique d'une ère qui perd la notion du temps et de la mémoire.

Il interroge le lien en tant que pulsion de vie et de mort dans la psyché, en la renvoyant à l'histoire archétypale et mythique (Ulysse, Hyacinthe, Salomé) du point de vue de l'inconscient collectif.




Pour ce faire, il prend comme contexte a-culturel intemporel une demeure bourgeoise un peu isolée à l'heure de la prohibition, dont les vitres sont parfois cassées alors que les fenêtres présentent des planches clouées... 
Pour la protection d'un lieu sur lequel s'abat une pluie violente continuelle.

On progresse à l'intérieur, du bas vers le haut avec des passages vers le jardin central (lieu où les morts sont enterrés), jusqu'à ce que le glas sonne 7 heures.

7 heures pour le je(u) de cette famille.

ordonnance
pour obtention d'alcool durant la prohibition étasunienne
(images d'archive)
D'où l'interrogation constante sur les concepts vie / amour / mort, ordre / désordre, emprisonnement / libération, attachement / détachement, silence / révélation, génie / folie, ingénierie salvatrice / annihilatrice, santé / maladie physique ou mentale, psyché vivante / fantomatique, fantasme / réalité, temps / espace.

En effet, en regardant bien les dessous d'une dame ou le dessus d'une tapisserie, on se rend compte que la localisation est parfois étrangement moderne à côté de détails baroques liés à l'animalité.

Reproduction de buste de femme et d'homme XVIIIe, ours empaillé le couteau salvateur entre les dents (moment d'anthologie), jeux de l'enfant surdoué datés d'une époque révolue ou non encore annoncée, répondent au tic-tac de l'horloge surannée.

A ceci s'ajoutent les plans en couleur qui font leur apparition dans le parti-pris du noir et blanc.
Même les codes formels utilisés fusionnent.



- "Dans la famille U-lisse je voudrais la fille..." / "In U-turn family I ask for the daughter"
l'attachement mère-fille en tant que parure-bijou ; protection face au laisser à voir / ne pas laisser avoir.



- "Dans la famille U-lisse, je voudrais le père fou et tard..." / "In U-turn family I ask for the father"
Le père qui frappe et reste attaché à sa fille, permet à la fille de supporter la folie du mari en tentant de cloisonner les portes de la maison, l'une après l'autre.


- "Dans la famille U-lisse, je voudrais le silencieux..."
- "Oui, mais lequel ?"




- "Dans la famille U-lisse, je voudrais le médecin"
Pourquoi le médecin qui voit si bien la maladie ne voit-il pas l'organisation systémique qui la sous-tend ?


Peut-être car il s'en nourrit ?
Peut-être car il est soumis au même jeu de déconstruction du réel pour ne serait-ce que vivre ?

Comment faire intervenir la mémoire, afin qu'elle soit productrice de sens, dans quelle mesure l'absent doit-il vivre dans ou être évacué du souvenir d'un individu ?

Dans quelle mesure la présence / l'absence génèrent-elles la dialectique construction / destruction ?

"I'm only a ghost, but a ghost isn't nothing".

Est-ce une attitude sadique, despotique / aphasique voire schizophrène paranoïaque, soumise, psycho-rigide, inventive, superficielle, cancérigène, masturbatoire, auto-ludique ?
Est-ce une attitude meurtrière fantasmée ou réalisée ?
On ne saurait certifier.


Le film nous révèle que la seule personne qui a la clé est celle qui est aimée de l'inventeur.
Celle qui lui permet de jouer avec toutes les attitudes sans s'attacher.

C'est la part égocentrique et sincère du cinéaste, libératrice et aliénante en fonction de la lecture subjective du spectateur.



Une façon de dire "tu portes de moi non seulement mes névroses (psychoses ?), mais la succession de toutes celles de ma famille et de mon époque, voire de toutes les époques déformées et réassimilées, qui m'ont été transmises malgré ma volonté. Et puisque j'ai confiance, je te permets de t'en échapper, quitte à moi-même en rester prisonnier".

La vraie valeur du don.
Une lecture possible, parmi tant d'autres.

La liberté totale à l'interprétation est laissée au spectateur, à travers de nombreux niveaux de lecture cinématographiques, historiques, culturels, mythiques, symboliques, psychiques.

A voir et à revoir, donc.



"keyhole" trailer



"(...) Par moments, on se croirait dans une parodie de David Lynch faite par un étudiant en cinéma" Christophe Chabert - Le Petit Bulletin.

"Par môman, on se croirait dans une parodie de David Lynch faite par un étudiant en sin aima" ; traduction inconsciente du critique.





POSTCARDS (SWISS) // "passage piéton" / plonk et replonk

surréaliste, voire néo-pragmatique.

carte postale
autocollant


Plonk et replonk

TIGHTS (FRANCE) // "like a surge in" / Les queues de sardine


Des collants trop indécents pour être référencés dans le top du bas ; 
la poisse.






RUBBER STAMPS ART (FRANCE) // "le pont entre physiognomonie et gastroentérologie" / vincent sardon


Etre à la page de l'esprit scientifique dénué de tout parti pris subjectif
Qui s'en tamponne ?




sardon website

WEB ART (FRANCE) // "polie tique friction" / bruno Candida


Un peu trop net / pas vraiment net
Au service de
(Tousse)


 "vu au micro scalpe"
"mi cause"



"im(m)itation"



bruno candida original website